La forme principale est celle de la Mère de Dieu du Buisson ardent : l'étoile à huit branches représente classiquement le Buisson ardent, dans lequel Dieu est apparu à Moïse : symbole, donc, de la présence de Dieu dans la Création, si nous avions les yeux pour le voir ; symbole aussi avec ce buisson qui brûle mais ne se consume pas, de la Transfiguration à venir ; j'aime aussi beaucoup, dans ce passage de l'Ancien Testament, cette phrase que Dieu adresse à Moïse : "Ôte tes sandales de tes pieds car cette terre est sacrée"... Oui, cette terre est sacrée, et nous la foulons sans conscience, avec nos semelles aussi dures et lourdes que nos toutes-puissances egotiques. Ôtons nos sandales de nos pieds et caressons le corps de notre Mère...
Autour de la Mère de Dieu et du Christ, les quatre archanges symbolisent les quatre directions, sur lesquelles ils veillent, comme dans la salutation que nous faisons chaque matin lors de nos ateliers, en invoquant leur protection et leurs vertus particulières.
La salutation aux quatre directions
Tous les règnes sont aussi représentés dans cette étoile, le minéral et l'eau avec les montagnes et la rivière, le règne animal avec l'oiseau, le végétal dans cet arbre aux racines apparentes : c'est son enracinement dans la Terre Mère qui lui donne sa puissance et sa fluidité et lui permet de porter (en chacun) le Germe divin. Ses plus hautes feuilles sont des flammes : union amoureuse de la Terre et du Ciel.
Enfin, quatre saints. Saint François d'Assise et Saint Seraphim de Sarov étaient une évidence, tant leur lien à la Création a été manifeste. Je voulais aussi des femmes... Sainte Hildegarde de Bingen, bien sûr : avec elle, c'est toute la connaissance des vertus des plantes, et tellement plus
encore ! (voir poème plus bas) Mais ensuite ? J'ai cherché une autre sainte qui ait été en lien avec le Vivant, avec Dieu dans les créatures autres qu'humaines. Je ne trouvais pas. Il y avait bien Sainte Takeri Tekakwitha, mais j'étais dérangée par l'impression qu'elle avait servi la cause missionnaire, sa sainteté utilisée pour justifier la conversion, parfois forcée, des Amérindiens. Le contexte de découverte des charniers d'enfants amérindiens martyrisés par les églises catholiques au Canada a emporté ma décision. Pas question pour moi de choisir une sainte qui symboliserait l'assimilation culturelle et religieuse d'un peuple d'une telle richesse. En réalité, les Indiens du continent américain n'étaient pas sans Dieu !
Alors, qui mettre dans ce quatrième angle ? Au fur et à mesure de mes recherches, je me rendais compte que presque tous les saints étaient des hommes, blancs, occidentaux. Les rares femmes étaient en général nobles, souvent des reines. Il m'est venu une colère ! La sainteté est-elle donc réservée aux puissants ? aux hommes ? aux blancs ? Mais qui décide donc qu'un être est saint ? Une assemblée d'hommes blancs, très probablement. La réalité ne peut qu'être tout autre. Alors j'ai choisi de mettre une femme, non blanche, non noble, et non officiellement sainte. Symbole de tous ces saints du peuple, inconnus, ignorés, qui ont contribué à tenir le monde depuis la nuit des temps. Voici donc Wangari Muta Maathai, kenyane, biologiste, prix Nobel de la paix, née au ciel en 2011. Elle avait été surnommée la femme qui plantait des arbres. Elle a initié le mouvement de la ceinture verte, visant à faire refleurir le désert, d'abord dans son pays, puis dans les pays voisins. Son combat fut bien plus large cependant (démocratie, égalité des sexes, justice sociale). Une femme d'exception, dont son mari dit, lors de leur divorce qu'elle était "trop intelligente et donc impossible à contrôler"! Une femme entière, prête à sacrifier sa vie pour la sauvegarde de la Création, comme le montrent les séjours qu'elle fit en prison. Après tout cela, il me manquait tout de même quelque chose pour acter mon choix. Je n'avais pas le courage de représenter une personne non officiellement sainte... et puis je suis tombée sur un article à propos de sa fille ; celle-ci a continué ses activités, et, à quelqu'un qui lui reprochait de "vivre dans l'ombre de sa mère", elle répondit : "au contraire, je me baigne dans sa lumière". Cette phrase emporta mes derniers doutes. Je ne sais pas si Wangari était une "sainte", mais elle était une femme de lumière, et la lumière vient de Dieu.
Je suis la vie entière
qui se retrouve même dans les pierres,
car tout ce qui est vivant prend racine en moi.
Je suis cette force suprême et ardente
qui rayonne de toutes les étincelles de la vie.
La mort en moi n'a pas de place.
Je suis cette substance divine
qui s'illumine dans la beauté des champs
Je suis la brillance de l'eau.
Je brûle dans le soleil, la lune et les étoiles.
La force mystérieuse du vent invisible, c’est la mienne.
Je suis dans le souffle de tout ce qui vit.
Je respire avec les prés verts et les fleurs.
Quand les eaux coulent comme des êtres vivants,
c'est moi.
Je suis parmi les colonnes qui supportent la terre.
Toutes ces choses vivent parce que je suis en elles, comme leur vie.
Je suis la Sagesse.
Lorsqu'éclata le tonnerre du verbe créateur de toutes choses,
ce Verbe était le mien.
J'habite tous les êtres
pour qu'ils ne meurent pas.
Je suis la Vie.
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